Moi ou le chaos

La France a-t-elle besoin d’un sauveur ? La plupart des candidats à la présidentielle promettent « le chaos » si jamais on ne vote pas pour eux. OK, ils abusent d’une grosse ficelle pour remobiliser chacun leur camp. Mais de quoi devrait-on être sauvé ? C’est notre « dis-moi quel péril tu crains le plus, je te dirai pour qui tu votes ».

La guerre civile

La droite nationaliste pleure sur nos frontières devenues « hors de contrôle » à cause des traités européens. Et si on ne change rien ? « Un second mandat d’Emmanuel Macron créerait un chaos absolument général […]. Le terrorisme islamiste a prospéré sur l’irresponsabilité migratoire […] avec une montée de la violence, notamment à l’égard du peuple français. Moi je veux être la présidente de la paix civile » (Le Pen). « Moi ce qui m’inquiète, c’est qu’on décapite un professeur dans la rue, qu’on tue un prêtre en criant Allah Akbar. On aura une guerre civile. » (Zemmour).

De façon dérangeante, Macron assurait dans le débat de l’entre-deux tours en 2017 qu’il y aurait la même guerre en cas de victoire de Le Pen : « Le piège qu’ils nous tendent, cest celui que vous portez, cest la guerre civile.. [….] Pourquoi ? Parce qu’ils cherchent la radicalisation, la division, la guerre civile, que vous portez dans le pays. Lutter contre les terroristes ça nest en aucun cas tomber dans leur piège. ». Ce « c’est celui qui dit qui l’est » serait amusant si Macron était parvenu à régler les problèmes qu’il dénonce…

Lors de sa première campagne présidentielle, Mélenchon prédisait encore la guerre, mais entre riches et pauvres, si jamais il n’était pas élu : « Demain, des millions de gens iront prendre aux cheveux les puissants, excédés de les voir saccager notre pays. Ils le feront, révulsés par les mœurs arrogantes des amis de l’argent, non seulement ce Président et son gouvernement, mais aussi toute l’oligarchie. ». Allez, Mélenchon battu une troisième fois et c’est sûr : les aristocrates on les aura…

L’envolée de la dette publique

Un peu plus soft : depuis qu’elle est en campagne, l’expression favorite de Pécresse est « Macron a cramé la caisse [de l’Etat] », si bien qu’un second quinquennat serait synonyme d’« une envolée de la dette ». Pécresse essaye de détourner les patrons et riches retraités hypnotisés par Macron et de récupérer l’électorat de Fillon en agitant la peur d’une hausse spectaculaire des impôts pour eux : « Macron fait un chèque tous les jours pour calmer les Français. Ses chèques multiples et variés, c’est de la dette. La dette, c’est des impôts demain. ».

Le dérèglement climatique

On a failli l’oublier tellement l’écologie est absente des débats. Ce qui est fou, c’est qu’avec la multiplication des catastrophes naturelles partout dans le monde, il ne devrait pas être compliqué de faire campagne… Mais non, Jadot gémit dans son coin et qui l’écoute ? : « On a besoin dans ce pays d’une candidature écologiste, sinon c’est le dérèglement climatique et l’effondrement du vivant. ». On a surtout besoin d’une candidature crédible.

Le Marteau

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Narration : Mélaka – musique : Poko