Si l’on en croit les sondages, Macron, Zemmour, Le Pen et Pécresse rassemblent 65% des intentions de vote. Il y a quelques inconnues et des nuances, mais les programmes de ces candidats sont homogènes sur le plan économique. Au lieu de concurrents, nous avons affaire à quatre clones.
Vous avez un boulot ? Attendez-vous à devoir faire des heures supplémentaires puisqu’elles seront royalement défiscalisées pour votre patron. Et à bosser plus longtemps pour toucher une retraite à taux plein. Surprise, cela ne concernera pas les CRS qui « continueront à bénéficier des dérogations à l’âge de départ à la retraite ». Il faut bien motiver les matraqueurs de gilets jaunes et les chiens de garde de l’ Élysée… Et le « compte pénibilité » pour partir plus tôt ? Macron l’ayant tué en 2018, il ne risque pas de le réactiver – ou alors de manière cosmétique. Sous Hollande, le patron du Medef en parlait comme « le sujet le plus épidermique et douloureux qu’on a connu. ». On a des vapeurs pour lui !
Vous touchez le RSA, les APL ou la prime d’activité ? La droite souhaite fusionner les versements de tous les minimas sociaux pour créer une « solidarité à la source » qui serait automatique. La contrepartie ? Vous allez travailler une vingtaine d’heures par semaine – et donc faire des mini-jobs que vous auriez légitimement refusés sans ce nouveau système. Comme vous serez amené à changer fréquemment de boîtes, vous ne bénéficierez d’aucune protection salariale et serez considéré comme une sous-merde par votre patron. Le but serait de « faire une réforme favorisant le retour à l’emploi ». Ha bon, dans ce cas pourquoi ne pas augmenter le SMIC ?
Alors que la droite ne jure agir que pour « réduire la dette de l’ État », elle agite la promesse de larges cadeaux. Paradoxe ? Après un quinquennat marqué par une baisse de 50 milliards d’euros d’impôts pour les entreprises et les ménages pétés de thunes, Macron a promis une nouvelle diminution des prélèvements de 15 milliards pour les cinq prochaines années. En revanche, pas un mot dans son programme sur la fraude fiscale (estimée à 80 milliards selon Attac) ni sur l’impôt le plus injuste, la TVA, qui s’élève à 92 milliards en 2021.
Vous allez me dire : entre les promesses et l’application des lois, on a de la marge. Oui, mais non ! Dès qu’il a été élu en 2017, Macron a supprimé l’ISF et baissé les APL. C’est bien la preuve que les mesures les plus injustes sont la top priorité pour la droite. Le but est de profiter du court laps de temps où l’opposition est encore KO dans les urnes. Enfin « court », tout dépend : si Macron repasse, le PS et LR vont se dissoudre dans différentes chapelles qui auront bien du mal à exister, le président pourra alors faire la pluie et le beau temps. En revanche, si Macron perd, c’est LaREM qui va s’écrouler tel un château de sable, puisque ce parti a perdu les élections intermédiaires et n’a pas d’ancrage local. Bref je serais vous, j’irais glisser un bulletin dans l’urne.
Le Marteau