Ne me parlez pas  de… #2

Je pensais en avoir fini avec Zemmour un jour de mars 2021 (Mazette n°17, « Zemmour Président ? »), mais… sortez-le par la porte et il revient par la fenêtre médiatique. J’ai livré les raisons pour lesquelles sa candidature à la présidentielle était peu crédible. Ce que j’avais sous-estimé, c’est le pouvoir de la passion dans une campagne. De façon irrationnelle, beaucoup disent se détourner des LR et du RN car ils voient en lui le messie capable de réaliser non pas l’union, mais la synthèse des droites. Non, ne me parlez par de « l’homme providentiel » !

Si les thématiques de Zemmour sont connues, on se demande en revanche où est son programme ? Pas dans son dernier livre, visiblement. C’est bien dommage : le condamner par des jugements moraux ne suffit pas et fait, au bout du compte, sa pub. Nombre de médias de gauche le diabolise – mais le foutent en une parce que, quand même, il fait vendre… Il est bien plus urgent de démonter un à un ses arguments et projets. Sauf qu’à la place du programme attendu, Zemmour nous fait un jour une polémique, le lendemain du « storytelling », car nous aimons tous les belles histoires. Le voilà qu’il se dépeint en « homme providentiel », un de Gaulle qui utiliserait les méthodes modernes de Macron pour se faire élire (tousse…).

zemmour napoleon

Montebourg et Bertrand occupent (pour l’heure) le même créneau de « l’homme seul qui va au contact du peuple », puisque leurs candidatures sont hors parti. OK, Macron s’était lancé sans le soutien d’un parti traditionnel et sans trésorerie. Mais il était ministre de l’Economie et a pu faire jouer son carnet d’adresses, là est toute la différence. On se souvient de « l’affaire de la French Tech Night » en janvier 2016, soirée à Las Vegas au cours de laquelle Macron avait payé petits fours et hôtel de luxe à des grands patrons afin de leur en mettre plein la vue et de récolter des fonds. Le mouvement LaREM fut créée en avril 2016, et Macron dépensa l’argent de ses nouveaux amis, soit 16,7 millions d’euros de frais de campagne. Une fois obtenu le réseau financier, le réseau médiatique coulait de source puisque les patrons détenaient entre leurs mains des titres de presse et des chaînes influentes. En fait « d’homme providentiel », nous avons eu un banquier d’affaires devenu ministre qui a séduit les patrons du CAC 40 avec des promesses de baisses d’impôts. Son seul exploit est d’avoir capté des voix de gauche en apparaissant ouvert sur le plan sociétal (PMA).  

L’avantage qu’on a avec Macron, c’est qu’il ne peut plus jouer à « l’homme qui sort de nulle part » car il a un bilan à assumer. Quoi que… Il en est bien capable : Sarkozy avait osé le concept de « la rupture » d’avec Chirac, alors qu’il était son ministre de l’Intérieur ! Et le pire, c’est que cela lui avait réussi en 2007. Mais bon, Macron nous a déjà vendu sa « révolution » en 2016 (titre de son livre)…

Le Marteau

Narration : Mélaka – musique : Poko