Guerre et  dictature

Lorsqu’un pays en envahit un autre, il doit ensuite l’occuper. Cela exige un système de surveillance et de répression, autrement dit une dictature. Ainsi, une invasion ne s’envisage que si la dictature est envisagée aussi.

 Lorsqu’un tyran maintient son pays dans un totalitarisme, c’est comme si le pays était occupé par un armée étrangère. La police joue le rôle de l’armée, les insoumis sont dénoncés comme des traîtres, chaque citoyen se méfie de son prochain comme s’il provenait d’une frontière extérieure.

Les pays autocrates réalisent l’exploit de s’occuper eux-mêmes. Le peuple est dominé par un appareil de type militaire, avec les dispositifs de renseignement qui l’accompagnent.

Il est alors naturel à ces nations d’envahir le pays voisin. Équipés et entraînés à considérer tout humain comme un ennemi, ils peuvent aisément intégrer le peuple d’à côté sous leur domination.

Le dictateur n’aime pas la démocratie. Car non seulement cette démocratie le chasserait du pouvoir, mais gênerait sa mainmise sur les autres pays.

Il y a ainsi un lien direct entre la dictature et la guerre.

Nos démocraties pratiquent malgré tout la guerre à distance. Nos interventions en Afrique pour de soi-disant raisons humanitaires sont essentiellement motivées à protéger nos sources d’énergie. Si nos guerres ont des raisons économiques, c’est bien parce que nos principes démocratiques s’arrêtent dès qu’ils touchent à la sphère économique. Sans être dans une dictature sur les autres champs de nos activités, nous subissons cependant une dictature économique. Et nos guerres reflètent cela.

SOUTIEN A LUKRAINE

Pour lutter contre la guerre, il faut défendre la démocratie. La nôtre est affaiblie, celles de la Russie ou de la Chine n’existent pas.

Or, la démocratie n’est pas une condition de l’économie capitaliste. La Russie et la Chine démontrent la possibilité d’une économie de type capitalisme sans liberté de l’individu. Les USA qui croyaient défendre la démocratie en défendant le capitalisme se sont simplement trompés.

Ce n’est pas la liberté de circulation des marchandises qu’il faut soutenir, mais celle des idées. Cela signifie accepter la contradiction. Le combat des arguments garantit d’éviter d’autres combats.

Méfions-nous de la recherche de l’harmonie. Elle n’existe que dans la soumission. La vie en société ne doit pas être harmonieuse mais vivante. Le désordre des discussions est le meilleur garant de la paix.

Car la paix n’est pas la tranquillité mais une effervescence joyeuse.

Jean-Luc Coudray

Narration : Félix Lobo