L’union  de la gauche : « un candidat pour les gouverner tous »

Dans le numéro précédent (À quoi servent les écolos ?), je me demandais comment les Verts étaient si doués localement et si nuls au niveau national. On a vu sous Hollande la plupart des leaders de EELV rejoindre le gouvernement et se montrer totalement complaisants avec le capitalisme. Sous Macron, on a eu la démission fracassante de Nicolas Hulot en 2018, l’arnaque de la « Convention Citoyenne pour le climat », et la condamnation de l’Etat par la justice (pour inaction contre le réchauffement climatique). Ce n’est donc ni la droite, ni le centre, ni la gauche couille molle qu’il nous faut, mais la gauche militante ! Oui, mais comment ?

C’est là que vous répondez : la primaire ! Que tous les partis partageant un programme de gauche écolo envoient leurs champions participer à une primaire : « Un anneau pour les gouverner tous. Un anneau pour les trouver. Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. ». Heu… ? Bon, on oublie les ténèbres, mais l’idée est là ! Il n’y a que l’union de la gauche derrière un candidat pour espérer sortir du mortifère duel Macron / Le Pen au second tour.

Les résultats des élections européennes en 2019 et municipales en 2020 ont démontré que la gauche unie rafle la mise, et avec des écolos en tête d’affiche, en prime ! Lyon, Strasbourg, Bordeaux… Au moins une trentaine de listes soutenues par les Verts se sont imposées lors des élections municipales. Près de deux millions de Français vivent désormais dans une commune gérée par une liste écologiste. Et encore, ce chiffre ne prend pas en compte les villes gouvernées par une coalition PS / EELV comme Paris ou Marseille !

Le bémol, c’est que la crise du covid a fait fuir les p’tits vieux des isoloirs alors que c’est la population qui vote le plus – et donc, qui défend le plus ses intérêts en votant à droite toute. Il serait donc utopique de projeter ces résultats sur la présidentielle.

L’autre hic, c’est que certains leaders veulent bien de l’union… tant que les autres se rangent derrière eux ! Mais qui le mérite vraiment ?

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Prenons le cas d’Hidalgo, sa réélection tient du coup de bol miraculeux : une vidéo déboulonna l’onaniste Griveau avant le premier tour ! Sa remplaçante, ministre de la Santé en pleine crise du covid, n’avait aucune chance. Enfin, la compétition à l’échelle nationale entre LaREM et LR empêcha une union des droites qui aurait pu faire très mal au second tour. Hidalgo devrait avoir l’ambition modeste : une chance de cocu pareille ne se représentera pas ! Malgré tout, elle a lancé sa « plateforme d’idées » avec l’appui du PS en mars 2021…

Prenons Montebourg, éternel perdant des primaires socialistes, retraité de la vie politique pour mieux vendre des canapés, des éoliennes, des pots de miel, des sacs d’amande et des cornets de glace. Il a lancé un nouveau parti en janvier 2021, mais reste désespérément fauché. Or, une campagne, ça coûte cher – voir les 15 millions dépensés par Hamon en 2017…  

Prenons Jadot, qui après avoir gagné la primaire écolo puis soutenu le loser Hamon en 2012, veut prendre sa revanche. Mais en a-t-il les moyens ? Rien n’est moins sûr, sa « plateforme d’idées » a été lancée dans l’indifférence en janvier 2021, et les cadres de EELV lui ont imposé une nouvelle primaire pour septembre 2021…

Prenons Mélenchon, déjà plus crédible avec près de 20% en 2017. Sauf qu’entretemps, La France insoumise s’est effondrée aux différentes élections ! Le « premier opposant à Macron » a eu beau s’époumoner dans les micros, cela n’a nullement empêché la démantèlement des protections sociales et des services publics. Comme disait Brel : « À vous souffler dans le cul / pour devenir autobus /  vous voilà acrobates / mais vraiment rien de plus ». Le Lider Massimo va donc redescendre à son score de 2012. Faire autour de 10% reste honorable, ce qui l’est moins c’est de priver un véritable candidat de l’union de la gauche d’autant de points, et donc dérouler le tapis rouge à Macron et Le Pen…

Prenons Roussel, qui a poussé le PC a présenter une candidature en mars 2021. La dernière fois, Buffet a fait moins de 2% en 2007, soit le pire score jamais enregistré par un candidat communiste à cette élection… Peut-être que les élections régionales de juin 2021 vont jouer un rôle d’électrochoc et remettre tout ce petit monde à sa place : il reste très peu de temps pour dégonfler les egos, faire cesser les divisions et prendre les décisions menant la gauche au pouvoir.

Le Marteau

Narration : Félix Lobo