On a gagné !
Quand la direction de Mazette nous a dit que ce numéro serait le dernier, je ne savais pas que c’était une bonne nouvelle.
Hé oui, comme une victoire à posteriori des gilets jaunes, réjouissons nous de ce que ce numéro soit le dernier. Car à l’heure où vous lirez ces lignes l’état d’exception ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Plus de masque, plus de pass, plus de protocole, plus de débat télévisés entre spécialistes pour s’accorder sur d’autres tours de vis… Vous, lecteur, n’aurez plus besoin de nous, et le pays se remettra gentiment sur les rails d’une vie démocratique moins calamiteuse. On se prendrait même à espérer pour les élections prochaines… Mais voilà…
Moi, le COVID m’est un peu passé au dessus de la tête. J’étais comme en clandestinité. Non par peur, mais pour ne pas trop subir les contraintes légales ou réglementaires : attestations, tests, vaccins, masques, pass, couvre-feu. Seulement, quand on est un plumitif fauché qui ne doit sa survie qu’à s’être retranché au milieu d’un désert rural, finalement entre avant, pendant et après les différents confinements et autres couvre-feu, la différence n’est pas flagrante. Et la clandestinité, d’une certaine manière, ça continue d’autant plus que j’ai de moins en moins d’argent pour faire le plein de mon vieux diesel polluant…
Avec la fin du COVID j’ai rebranché ma télé. Et là, j’ai eu l’impression d’être plongé dans un film d’Emir Kusturika. « Underground » ! Souvenez-vous, dans ce film, des résistants Yougoslaves sont restés vingt ans planqués dans une cave. On leur a caché la fin de la guerre. Ils finissent malgré tout par sortir, et se retrouvent nez à nez avec des soldats allemands en uniforme SS. Ils ouvrent aussitôt le feu sans savoir qu’ils sont en réalité au milieu du tournage d’un film.
À l’Est, la guerre semble éternelle. Avec moult chars, avions et canons, les Russes nous disent encore combattre le nazisme. Et comme si, comble de malchance, ils n’y en avait pas assez, ils nous inventent de nouveau Nazis… Je ne comprends pas bien, parce que s’ils en veulent vraiment, des nazis, moi je peux leur dire où ils sont ! J’en connais… Même chez nous… Surtout chez nous… Seulement les nôtres adorent les russes, ils les glorifient, voilà certainement pourquoi ils nous laissent tranquilles. Et c’est une force ! Car quand leurs armées seront sur la rive gauche du Rhin, il nous suffira de leur lancer des fleurs en leur criant « on vous aime », pour qu’ils rebroussent chemin aussitôt…
Cette guerre des Balkans, à laquelle faisait référence Kusturika, n’est pas encore totalement éteinte, qu’une autre susceptible de violemment souffler sur les braises, commence déjà. Notre président qui aime tant la guerre qu’il tire sabre au clair à la moindre occasion, chômage, terrorisme, COVID… risque d’être mieux servi qu’il ne l’espérait. Et pour faire face, contrairement au réchauffement climatique, par exemple, les promesses n’y suffiront pas.
Alors, s’il te plaît Mazette, revient vite !
Pathros