L’état  de la gauche

Le mois dernier dans Mazette (vous connaissez ? C’est un magazine de BD numérique libre et sans pub, satirique, écologique et drôlatique et pas cher… Si vous n’êtes pas déjà abonnés, vous attendez quoi ?!), le mois dernier, donc, Le Marteau publiait une chronique intitulée Ras l’front, un texte qui, parmi d’autres, m’a fait réfléchir à l’état de la gauche et à la gauche de l’État…

Constat sans appel : la gauche en France est divisée et minable, laissant un boulevard à la droite et à l’extrême droite aux prochaines échéances électorales… Et c’est vrai qu’à gauche, des camps s’affrontent, chacun accusant l’autre d’être responsable du désastre. Y compris Le Marteau, d’ailleurs, puisqu’il a identifié que la faute revenait à ceux qui faisaient « la danse du ventre aux « antiracistes », et qui n’ont à la bouche que le mot « race ». »

Cette analyse me semble erronée, car le « camp » de l’antiracisme à gauche a toujours existé, tout en étant faible numériquement. Cependant, même si ce constat était fondé, que faudrait-il en déduire ? Que pour gagner il faut que la gauche tolère le racisme ? Est-ce que ce serait toujours la gauche ?

J’ai pour ma part une autre analyse. Pour moi, le recul de la gauche dans les sondages provient surtout du recul du « centre gauche », feu le PS. De plus, je pense qu’il existe toujours autant de Français de gauche, mais s’ils ne votent plus pour les candidats qu’on leur propose, ce n’est pas parce qu’ils votent à droite, mais parce qu’ils ne votent plus du tout. D’abord, parce qu’ils ont été déçus par les gouvernements de gauche qui n’ont fait que poursuivre des politiques de droite, et ensuite parce qu’ils ont été déçus par l’idée même de gouvernements élus qui ne faisaient pas du tout ce pour quoi ils avaient été élus. Alors pourquoi voter ?

J’avoue, je fais partie de ceux là. Le système représentatif a été dévoyé, et il ne me représente plus. Je n’en attend plus rien : que ce soit sous Sarkozy, Hollande, Macron ou Le Pen, le gouvernement travaillera toujours contre moi. Mes rapports à ce système ont évolué : j’essaye de m’en sortir en l’évitant le plus possible, en évitant de croiser ses flics, en trichant, en protégeant mes proches et mon quartier. Ce système qui est censé me protéger et me servir est devenu mon ennemi, et tout ce que j’espère obtenir, je ne l’obtiendrai qu’en luttant contre lui (voir chronique « La gauche de l’État »).

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Dès ses premiers jours au pouvoir, la présidence de Macron se mettait En Marche vers le Front National. On y est vraiment, là, et l’inflexion ne passera plus par les urnes. Inutile d’espérer, le changement ne s’obtiendra que dans la rue, et sans demander l’autorisation de Marine…

Dror

Narration : Félix Lobo