Le premier… et les derniers…

Bon sang, branle-bas de combat, il faut le retrouver celui là ! Contrôles aux frontières, campagne massive de tests, traçage, dépistage, séquençage, statistiques, et tout et tout. Et si ça ne suffit pas, analyse des eaux sales, égouts, usines de retraitement, la Seine, le Rhône, la Veules.* Depuis l’arrivé de la variante dite Anglaise du virus, l’état est sur tous les fronts : il faut le retrouver à tout prix !

Mais retrouver qui ? Le hair zéro voyons !  Ce chevelu, qui le premier a importé le nouveau virus sur le continent. Je devine un haussement d’épaules : le « tester, alerter, protéger », ça fait huit mois qu’on nous bassine avec. Un manque de clairvoyance quant aux enjeux supérieurs qui me fait frémir. Mais enfin, retrouver ce type permettra de mettre une date pour l’entrée effective du virus sur notre territoire, et de cette date dépendra le statut légal du virus.

Reprenons. Si le virus est arrivé chez nous avant le 31 décembre 2020, l’Angleterre était encore en Europe, et c’est la règle du premier pays d’accueil qui s’applique. Il nous suffit de raccompagner le virus vers la Grande Bretagne. Charge à lui de faire sa demande de visa, ou d’asile… Et aux british de s’en débrouiller. Si au contraire la variante est arrivée après cette date, ça se corse. D’abord, on aura du mal à l’expulser : les chinois risquent de n’en pas vouloir.  De plus, ayant voyagé avec les papiers de son aîné, le virus de WUHAN, le petit nouveau risque d’être encore mineur. Là, il tombe sous la protection de la convention sur les migrants mineurs isolés. Bah, pas grave, on n’a qu’à faire comme d’habitude, avec les afghans, les syriens… Polope ! La combine commence à être connue, on risque de se faire gauler !

Alors quoi faire ? Des petits malins voudraient fermer les yeux. Ce virus est Européen, point ! Comme ça, et puisque plus virulent, il va envahir le reste du monde. Ce serait bête de louper une première occasion de montrer combien la CEE pèse sur l’avenir de la planète… Et de faire par la même, la nique aux anglais.

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Oui, mais d’autres rétorquent qu’il y a aussi une variante sud-africaine qui pourrait barrer la route à notre magnifique virus estampillé CE. Si on la ramène trop et que ça finit en eau de boudin, imaginez !  Se vanter d’avoir identifié le premier, pour en fin de compte passer pour le dernier…  Les évangiles ont beau dire, ça la foutrait mal.

Une solution, et pour ça on peut compter sur le président de la république, sur le gouvernement : c’est des as ! Créons soit une haute autorité, soit une commission indépendante… Ou encore un collectif citoyen… D’accord, mais les hautes autorités les plus récentes sont encore en rodage, pareil pour les collectifs citoyens. Quant au commissions… « Abondance de biens ne nuit pas », mais bon…

A moins que… Envisageons une nouvelle couche. Une structure qui chapeauterait toutes les autres : une haute autorité des hautes autorités, en quelques sortes.

Pathros

* La Veules est le plus petit fleuve côtier de France : 1,15 km de long.

Narration : Mélaka