L’année  de l’an pire

Ces jours-ci, la polémique a enflammé monde politique et médiatique. C’était suite au discours d’Emmanuel Macron devant le tombeau des Invalides. Pour les uns, Napoléon est un sale petit bonhomme. Il a, par esprit belliqueux et autoritaire, brisé l’élan révolutionnaire. Pour les autres, c’est LE GRAND HOMME ! Celui qui a militairement redonné toute sa grandeur au pays.

Très sincèrement, je renvoie dos à dos ces deux visions étriquées de l’histoire. En cette année de bicentenaire de la mort de l’empereur, s’il y a une chose d’importance à célébrer, c’est la date du 8 octobre 1800, quand sous la houlette de Napoléon, le général en chef de l’armée d’orient, Jacques François de Menou décrète l’interdiction du haschisch en Egypte.

Je l’affirme : quelle clairvoyance !

Les idiots, qui s’entredéchirent sur l’esclavage ou le code civil, ne mesurent pas l’importance de cet acte décisif, point de départ d’une trajectoire qui fait aujourd’hui notre grandeur. Car, depuis on sévit de plus en plus, ce qui dans les faits amplifie le phénomène. Voilà pourquoi, et grâce à l’élan impulsé par Bonaparte, notre consommation de cannabis nous place au premier rang européen, et au quatrième rang mondial, avec près de 4 millions de consommateurs. Quel marché ! Quelle croissance ! En 1960, nous n’étions que quelques centaines… Certes, nous reculons sur d’autres fronts : emploi, services publics, industrie manufacturière, agriculture, classement de Shanghai… Et bien grâce au chichon, nous redressons la tête, fiers de notre domination !

En tête de course, la difficulté est d’y rester. Avec le COVID nous avons frôlé la catastrophe. Pour qu’un ministre de l’intérieur s’exprime gravement, à l’issu du premier confinement, inquiet d’une chute de 30 à 40% du trafic de cannabis… Heureusement, la pègre, championne du libéralisme économique et du capitalisme conquérant, avait déjà promptement réagi. Des aéroports vides ? Qu’importe, la marchandise transite désormais planquée au milieu des fruits et légumes qui eux continuent de circuler librement. Couvre-feu, confinement, les gens coincés chez eux, et v’là les dealers offrant un service de livraison à domicile… Depuis, Uber Shit prospère à l’ombre des gros faiseurs du E-commerce et de la livraison à domicile… La prochaine étape consolidera les circuits courts : une production bio au pied des barres. Vraiment, en alliant efficacité commerciale et lutte contre le réchauffement climatique, le secteur des stups se montre ô combien exemplaire.

Quant à l’adversité, elle vient clairement des rangs de la gauche. Voilà des lustres qu’ils réclament dépénalisation et contrôle de l’état. Soyons sérieux, et souvenons-nous de ce qu’il en a été pour le vin. Quand l’administration se mêle du moindre détail, et bien nous passons de 140 litres en moyenne par personnes et par an, en 1960, à moins de 50 litres aujourd’hui… Et que dire du tabac…

Un bon gros cigare avec un petit cognac ? Même pas en rêve…

L’empereur doit s’en retourner dans sa tombe !

Pathros

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Narration : Félix Lobo