La chanson politique  du mois

Pour cette première chanson de l’année, on va encore parler de violence policière raciste, principalement aux États-Unis…

Mon point de départ est la chanson de Jorja Smith, By Any Means (Par tous les moyens). Jorja Smith est une jeune et très belle chanteuse anglaise qui aurait pu se contenter de faire de jolies chansons d’amour, de trôner au Top-50, et de gagner des millions d’euros. Mais en plus de tout ça, elle se permet d’écrire et de chanter des chansons politisées extrêmement courageuses, et de les illustrer par de très beaux clips.

Dès le début de sa carrière en 2016, elle aborde la violence policière avec sa chanson Blue Lights, remixée en 2019, en duo avec le rappeur français Dosseh. En 2020, après l’assassinat George Floyd, elle réagit sous la forme de deux titres. D’abord, deux semaines après la tragédie, avec la reprise de Rose Rouge du musicien français St Germain, en guise d’hommage et d’appel à l’unité. Puis, deux mois plus tard, By Any Means est un véritable appel à la révolte dont le titre est un emprunt à Malcolm X. « Side by side in the revolution, I won’t stay silent for things that I love, because we know they don’t care about us » (Côte à côte dans la révolution, je ne resterai pas silencieuse pour les choses que j’aime, parce que nous savons qu’ils se moquent de nous).

On constate aujourd’hui que le traumatisme de l’assassinat de George Floyd, et l’enthousiasme autour des mobilisations massives en faveur du mouvement Black Lives Matter, ont suscité un flot de chansons qui ne se tarit pas. On trouve ainsi pas moins de deux chansons du bluesman Ronnie Earl (Blues For George Floyd et Black Lives Matter), une chanson du groupe Cha Wa, des « Indiens du Mardi Gras de la Nouvelle Orléans » (Visible Means of Support), une autre de George Porter Jr., le bassiste du groupe The Meters (Crying For Hope), et enfin, en novembre 2021, Where is justice ?, une chanson de Marcel Smith, accompagné par le Anthony Paule Orchestra.

En espérant que cette mobilisation ne faiblisse pas, qu’elle soit galvanisée par la musique, mais aussi qu’un jour prochain, la musique n’ait plus à déplorer ces crimes racistes tragiques…

NB : On a parlé ici du titre « 13’12 contre les violences policières« , par 33 rappeurs et rappeuses… Trois d’entre eux ont été convoqués à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne… Restons vigilants face aux atteintes à la liberté d’expression et aux harcèlements des artistes, surtout quand ils émanent du ministère de l’intérieur, avec l’argent de nos impôts… à suivre…