La chanson politique  du mois

Patti Smith a merveilleusement bien raconté son enfance, sa jeunesse et la scène alternative new-yorkaise, dans son autobiographie Just Kids. On y croise ses quatre premiers albums de 1975 à 1979, qui l’ont propulsée au Panthéon des plus grandes artiste du XXème siècle. Ses textes sont alors magnifiques, mais pas particulièrement engagés.

Les quinze années suivantes seront plus atypiques. Au sommet de sa gloire et dans la force de l’âge, elle se retire du devant de la scène pour se consacrer à sa famille. Pendant cette période, elle ne sort qu’un seul disque, en 1988, co-écrit avec son mari : Dream of Life.

Cet album comprend aussi son premier texte politisé, People Have the Power (Les gens ont le pouvoir). Avec un refrain naïf et un rythme rock ultra-classique, interprétée par une chanteuse quasi-oubliée, c’est un miracle que cette chanson ait connu un si grand succès! Signalons au passage que ce morceau figure dans la B.O. du film Un Air de Famille, le chef-d’œuvre du regretté Jean-Pierre Bacri.

Six ans après, suite à la mort de son mari, de son frère et de son pianiste, son retour à la musique apparaît comme une thérapie. Entre temps, elle a pris goût à la chanson engagée, et compose 1959, sur la situation au Tibet, ou Peaceable Kingdom, Qana, et Without Chains, qui traitent de la politique au Moyen-Orient.

Mais c’est People Have the Power qui reste son hymne, repris dans tous ses concerts, jusqu’à aujourd’hui. Cette chanson militante et utopique n’a rien perdu de son actualité : People Have the Power, the power to dream, to rule, to wrestle the world from fools (les gens ont le pouvoir, le pouvoir de rêver, de régner, d’arracher le monde aux imbéciles) !

Dror