Le 13 décembre dernier, c’était le 13/12, correspondant aux lettres de l’alphabet AC/AB, elles-même initiales de All Cops Are Bastards, le chiffre-slogan le plus populaire contre la violence policière.
Parce-que l’union fait la force, c’était l’occasion pour 33 rappeurs et rappeuses français.es, de commettre un morceau qui durerait, lui aussi, 13 minutes et 12 secondes. 13/12 encore, vous suivez? 13’12 » contre les violences policières dénonce la violence systémique de ce bras armé de l’État, demande son désarmement, et tente au passage de récolter un peu d’argent pour les victimes et leurs familles.
Je ne crois pas avoir entendu des phrases aussi implacables dans une chanson avant celle ci : tous les keufs sont des raclures (L’1consolable), police, milice d’un ordre raciste et colonial (Sticky Snake) ou la police viole, assassine et mutile, la justice est complice car elle acquitte en prime (Ben Akara). Avec ça, ils sont habillés pour l’hiver…
En France, la police tue en moyenne 18 personnes par an, mais elle en a tué 27 en 2020. Selon une enquête du magazine Basta, ces meurtres sont souvent racistes, avec une prépondérance de jeunes hommes arabes et noirs parmi les victimes. Dans la lutte contre le violence policière et son impunité, la tendance générale n’est pas à l’amélioration, comme en témoigne le nouveau projet de loi « sécurité globale ».
Une pensée aussi pour la ténacité des familles de victimes, par exemple celles de Amine Bentounsi, Gaye Camara, Steve Maia Caniço, Cédric Chouviat, Lamine Dieng, Rémi Fraisse, Angelo Garand, Babacar Gueye, Liu Shaoyao, Adama Traoré ou Ali Ziri… Ne les oublions pas.
Dror
