À quoi ça sert  d’avoir raison ?

Sur la pandémie, à la rigueur, je veux bien qu’on discute. Macron ne l’avait peut-être pas vue venir, il navigue à vue, et il fait ce qu’il peut… On peut lui laisser le bénéfice du doute. Mais sur bien d’autres sujets, faut pas déconner…

Sur le climat ? Les gens au pouvoir ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas : cela fait près de 50 ans qu’ils refusent de prendre des mesures pourtant très bien identifiées pour réduire l’exploitation excessive des ressources, et la pollution qui en découle.

Sur les migrants ? N’est-ce pas évident que l’histoire jugera très sévèrement leurs politiques qui ont conduit à des dizaines de milliers de morts en Méditerranée et dans les Alpes ? Et ces tentes lacérées à Paris et à Calais, alors qu’elle protégeaient péniblement des humains du froid ?

Et sur la violence policière ? On voit bien que Macron ment. Il sait bien que ce n’est pas une coïncidence que les victimes sont presque toujours noires et arabes. Quand est-ce que le pouvoir finira par le reconnaître ? Dans cinquante ans, quand on analysera les archives du début du XXIème siècle ?

Et les mesures liberticides ? Faudra-t-il attendre une présidente fasciste pour regretter d’avoir déjà fiché tous les habitants selon leurs opinions, et d’avoir mis en place des outils pour les surveiller et les faire taire ? Mais alors pourquoi le faire maintenant ?

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Et à plus petite échelle, je m’interroge : quelle idée de soutenir un ministre qui risque de tomber pour une affaire de viol dans l’exercice de sa fonction de conseiller municipal de Tourcoing ? Ne vaut-il mieux pas s’en détacher pour ne pas tomber avec lui à moyen terme ?

Eh bien non, ils pensent qu’ils ne seront jamais inquiétés ni jugés pour leurs erreurs, qu’ils n’auront jamais à payer ou, en tout cas, pas de leur vivant. Pour eux, seul le court terme compte. Il est préférable de continuer à mentir, à prendre les mauvaises décisions, et à avoir tort, tant qu’on reste au pouvoir.

C’est comme s’ils savaient que ces mensonges étaient installés pour longtemps, qu’ils constituaient une forme de vérité alternative, et que peut-être plus jamais la raison ne reviendrait au pouvoir. Comme s’ils avaient décidé d’en profiter à fond avant la fin du monde, ou de leur monde.

Mais comme dit Pedro Calderon de La Barca, le pire n’est pas toujours certain. Alors tâchons de leur donner tort, pour mettre fin à ce cauchemar…

Dror

Narration : Félix Lobo